Réunion technique UMIH / GNI / GNC / SNRTC avec les cabinets de la santé, de l’économie, de l’intérieur et des TPE/PME sur le renforcement du protocole sanitaire dans les territoires classés en vigilance renforcée par les autorités de l’État
En préalable, alors même que le Premier ministre avait réuni 4 membres du gouvernement, mardi 29 septembre, pour échanger avec nous sur les enjeux de la refermeture de ces établissements, nous avons tenu à exprimer notre surprise de ne pas avoir été reçus par le Ministre de la santé.
Roland HEGUY et Hervé BECAM ont également fait part de leur grande déception d’apprendre que la rencontre entre Olivier VERAN, ministre des solidarités et de la santé et le président de l’UMIH 13 Bernard MARTY se soit soldée par un échec. A cette occasion, le ministre n’a pas souhaité aborder le renforcement possible du protocole sanitaire alors même que la réunion de travail de ce jour se tenait. Ils ont également rappelé leurs soutiens à la situation d’Aix-Marseille et de la Guadeloupe.
Les conseillers des ministères présents à notre réunion animée par Antoine TESNIERE, conseiller d’Olivier VERAN en charge de la lutte contre le virus covid-19, ont tenu à nous faire part de leurs remarques sur les propositions transmises mercredi 30 septembre. Les représentants du ministre Alain GRISET et de Jean-Baptiste LEMOYNE ont renouvelé leur soutien fort à notre profession et à notre démarche sur le protocole sanitaire qu’ils ont qualifiée de courageuse et responsable. Ils ont également insisté sur la nécessité absolue de laisser ouvert nos établissements.
Nous avons développé nos propositions en matière de protocole sanitaire renforcé. Nos propositions sont les suivantes :
· Mettre en place dans les établissements un « CAHIER DE RAPPEL » afin de garder à disposition des autorités sanitaires les coordonnées des clients en cas de contamination et de les aider à remonter le fil des cas contacts.
· Obligation de règlement à table afin d’éviter un déplacement supplémentaire au sein des établissements.
· Limiter à 8 au lieu de 10 le nombre de convives à une même table.
· Prise de température des clients à leur arrivée.
Sur ces propositions, la réaction à chaud du conseiller du ministre a été la suivante :
· Il est favorable au « CAHIER DE RAPPEL », il souhaite que les établissements rappellent l’existence et l’intérêt de l’application COVID19 à nos clients.
· Il est favorable au renforcement de l’obligation des paiements des clients à table afin d’éviter un déplacement supplémentaire au sein des établissements.
· Concernant le nombre de personnes à table, les informations en sa possession amèneraient une restriction à 6 personnes par table. Dans la même logique il souhaiterait également augmenter la distanciation entre table à 1m50. Ces deux points sont une ligne rouge pour la profession. Aussi, nous avons refusé ces 2 alternatives mais dans un esprit de responsabilité nous avons proposé la création d’une jauge, établie sur la base de la distanciation actuelle (1mètre), visible de l’extérieur, qui indique la capacité totale d’accueil. Au-delà de cette jauge, aucun client ne serait accepté à l’intérieur de l’établissement. L’attente éventuelle d’une table devrait se faire à l’extérieur.
· Il souhaiterait également la limitation de la vente d’alcool à partir d’une certaine heure. Nous avons fait part de notre désaccord sur cette mesure. Roland HEGUY a rappelé qu’il n’y avait que 8% de la vente d’alcool en France qui est faite dans nos établissements. Il a également indiqué que le protocole devait s’accompagner d’un plus fort contrôle dans l’espace publique.
· Enfin concernant la prise de température, le haut conseil ne s’est pas prononcé sur la pertinence d’une telle mesure.
Sur la base de nos échanges, les représentants du haut conseil de la santé publique (HCSP) vont être chargés d’examiner la pertinence des propositions du secteur. Ces conclusions seront transmises au ministre de la santé, le conseiller nous indiquant, sous toute réserve qu’il espérait nous faire un retour avant la fin du week-end.
La profession a insisté sur le fait que le seul critère qui devait être pris en compte pour décider qu’un établissement, quel que soit sa nature (restaurant, brasserie ou bar), pourrait rester ouvert était sa capacité à respecter le protocole sanitaire ; et donc à assoir sa clientèle en respectant les distances de sécurité.
En conclusion, la profession de l’hôtellerie-restauration espère que les demandes responsables, raisonnables et réalistes qu’elle a formulées seront acceptées ; sans quoi la survie de nombre de nos établissements, qui se trouvent déjà dans une situation dramatique, serait mise en péril.
Amitiés,
Roland Héguy Président confédéral UMIH
Hervé Becam Vice-Président confédéral UMIH